Les conseils pour survivre à une prépa en terminale
Prendre une longueur d’avance sur le programme, mettre au point une bonne méthodologie, valider un projet de vie… anticiper les études supérieures avec une prépa pendant la terminale présente des perspectives séduisantes. Et une possible source d’inquiétude quant à votre capacité à tout gérer !
On a posé les questions-clés à Christian, interne en médecine et responsable des terminales à Antémed, Laura, élève au lycée Janson de Sailly (75) et Clément, lycéen à La Salle Passy Buzenval (92), tous deux en prépa médecine terminale à Antémed. Partage d’expérience.
1. Comment vais-je pouvoir m’organiser ?
Les professeurs (et vos parents) le répètent : en terminale, la quantité de travail augmente par rapport à la première et il ne faut rien lâcher ! Comment trouver du temps pour la prépa ?
« En prépa encore plus qu’ailleurs, la clé de la réussite, c’est la régularité », explique Christian. « Je recommande aux élèves de mettre en place une routine de travail adaptée à leur organisation, soit une petite dose quotidienne de 20 minutes par jour, ou deux à trois heures le week-end. L’objectif est de ne pas accumuler toute la charge de révision avant les concours blancs ».
Pour Laura, l’organisation n’a pas posé de difficultés particulières à la rentrée. « J’ai bien aimé que mes cours à la prépa aient lieu le dimanche matin. Je pouvais travailler pour le lycée en semaine et le dimanche après-midi, et réviser la médecine le samedi après-midi. J’y consacrais entre deux heures et deux heures et demie chaque semaine, en fonction du travail à faire en terminale. » Et la lycéenne de conseiller : « L’idéal est de travailler les cours dès qu’on rentre chez soi. Je n’y arrivais pas forcément chaque semaine, mais c’est comme ça que j’ai le mieux réussi ! »
« En terminale, on n’est pas à fond dès le début », se souvient Clément, qui en profite pour mettre au point son organisation. « J’avais cours le samedi matin à la prépa, je savais qu’il me restait un jour et demi pour réviser mes cours de terminale, c’était rassurant. Je travaillais mes cours de médecine deux heures environ le vendredi, et une heure le dimanche soir. »
En prépa, on se responsabilise beaucoup. Je me disais que je préparais mon avenir, que je le faisais pour moi, ça change la façon de considérer son année ! Laura, lycéenne à Janson de Sailly (Paris)
2. Est-ce que la prépa ne va pas m’empêcher de bien travailler en terminale ?
Eh oui, la finalité de la terminale c’est de clore vos années lycée en fanfare, avec un très bon dossier Parcoursup et d’excellentes notes à votre bac. Aussi, la crainte majeure reste que le temps consacré à la prépa ne provoque de l’éparpillement.
« Globalement, je me suis sentie à l’aise avec les deux. L’idée, c’est de gérer l’année en fonction des priorités : le bac d’abord, les concours blancs pour la prépa ensuite.» explique Laura. « En prépa, on se responsabilise beaucoup. Je me disais que je préparais mon avenir, que je le faisais pour moi, ça change la façon de considérer son année ! »
Clément, quant à lui, ajuste sa méthode de travail : « J’ai appris à travailler différemment, en étant très concentré en cours, pour comprendre chaque nouvelle notion. Durant l’année, selon la période, j’ai privilégié l’un ou l’autre : la terminale au moment des bacs blancs pour mon dossier Parcoursup. Puis, à la fin du second trimestre, j’étais content de travailler à fond mes cours en prépa. » Pour le lycéen, aucun regret : « Je suis passionné par la médecine, cela m’a beaucoup apporté de changer du cadre du lycée et de passer à des cours concrets ! »
3. Est-ce que je vais avoir une vie de lycéen(ne) normale ?
La vie de lycéen(ne) c’est aussi des sorties, des amis, des activités sportives et culturelles… avant le grand bond vers les études supérieures.
« Je n’ai jamais vécu la prépa comme un sacrifice » raconte Laura. « J’ai continué à jouer au tennis trois fois par semaine et je ne me suis pas privée de sorties. Le samedi soir, avec mes cours le lendemain matin, j’étais juste un peu plus raisonnable sur les horaires. »
« Coté sorties, se souvient Clément, j’évitais le vendredi soir, mais je pouvais me rattraper le lendemain ! Je pratique le football freestyle que j’ai poursuivi au même rythme qu’en première, avec deux entraînements par semaine et des compétitions le samedi après-midi. J’ai aussi maintenu les entraînements à la gym. Si j’avais trop de travail, ce n’était pas un problème de manquer quelques séances de sport. »
4. Que faire si l’on se sent débordé(e) ?
Même si la charge de travail en prépa est répartie de manière régulière, elle peut se superposer à certains moments charnières de la terminale, et créer du stress. Comment gérer ?
« Surtout, on en parle à ses référents à la prépa et à son entourage ! » assure Christian. « Il n’y a pas d’urgence vitale, on dit aux élèves de gérer les choses une par une et de privilégier le lycée au moment où c’est nécessaire. L’objectif d’une prépa, c’est d’accompagner les élèves à la réussite et de faire en sorte qu’ils puissent mener les deux en même temps, pas d’ajouter de la pression ! » Clément se souvient : « L’année n’est pas linéaire, on peut avoir un coup de fatigue en novembre avec les premiers concours blancs et ressentir du stress au moment des bacs blancs en janvier/février. » Le jeune homme adapte alors sa capacité de travail : « Dans ces moments-là, il ne faut pas forcer. J’ai fait comme je l’ai ressenti en concentrant mon attention sur ce qui était le plus important pour moi. »
« Pour ma part, ajoute Laura, je profitais des vacances pour rattraper mon retard si j’avais dû louper un cours ou un concours blanc à la prépa. Et ça s’est bien passé ! »
Faire une prépa en terminale permet d’aborder plus sereinement des études supérieures sélectives. Ce choix, qui demande de la motivation et de la détermination, n’est pas indifférent. Avec, en perspective, une année riche de nouveaux savoirs dans un domaine qui vous passionne.
Propos recueillis par Sophie Périès